Comment penser le mal au XXIe siècle ? Le
tsunami du 26 décembre 2004 et la commémoration
en 2005 de trois grandes catastrophes
qui ont marqué l'Occident dans sa manière de
se représenter le mal - Auschwitz ; Hiroshima
et Nagasaki ; le tremblement de terre de Lisbonne
(1er novembre 1755) - mettent à l'épreuve la pensée de la
catastrophe. Le mal «naturel» est-il contingent ? L'homme
est-il responsable du mal ? À en juger par les réactions au
tsunami, tout se passe comme si, de 1755 à aujourd'hui,
le mal soulevait les mêmes interrogations. Cependant,
quand le mal moral rejoint les sommets qu'a connus le
XXe siècle, on ne sait plus l'évoquer qu'en termes d'atteintes
à l'ordre naturel du monde. Cela augure mal de notre
capacité à faire face aux catastrophes futures.
Un essai vif et stimulant sur les chassés-croisés entre
catastrophes naturelles et catastrophes morales, revisités
à la lumière de l'actualité.