Des milliers de personnes meurent tous les jours dans l'angoisse, la douleur et l'indifférence. Des personnes qui aimeraient trouver plus de compétence et d'humanité, qui aimeraient être accompagnées. Dans quelques années, avec le vieillissement de la population et les progrès de plus en plus grands de la médecine, nous serons encore plus nombreux à être en fin de vie, des fins de vie souvent longues et médicalisées. Nous avons donc des choix à faire.
Allons-nous nous organiser pour donner légalement les moyens de disparaître à ceux qui n'ont plus le désir de vivre parce qu'ils se sentent seuls, abandonnés de tous, à ceux qui pèsent sur notre société et dont on décidera peut-être à leur place que leur vie ne vaut plus la peine d'être vécue ? Ou bien choisirons-nous de nous donner les moyens d'une vraie politique de prévention des fins de vie difficiles, en anticipant les problèmes qu'elles poseront, en diffusant largement la démarche palliative et en développant la culture de l'accompagnement, pour une vie digne jusqu'au bout ?
Marie de Hennezel
Marie de Hennezel, psychologue et écrivain, est connue par sa réflexion et son combat pour « une vie digne jusqu'au bout ». Chargée de mission auprès du ministre de la Santé, elle a notamment publié Nous ne nous sommes pas dit au revoir (2001) et Le Souci de l'autre (2004), tous deux chez Robert Laffont.