« – J’aimerais que vous me parliez de ma mère. J’ai tout mon temps.
Alors, je lui parlai de sa mère, de ce que je savais de Suzanne. De son intelligence si rapide, si ironique. De sa bonne humeur et de son appétit de vivre. De nos fous rires pour un rien. Elle ne se plaignait jamais. Elle ne voulait pas vieillir. Elle lisait beaucoup. Ses jugements étaient sans appel. Je lui parlais peut-être aussi d’une Suzanne qui n’avait jamais existé. On se crée toujours des amis imaginaires. Je lui racontai l’histoire du disque soixante-dix-huit tours de mon enfance.
– Je n'ai pas le souvenir de l'avoir jamais entendue chanter, me dit-elle. »