Ce fut un faux mariage, voilà le grand mot lâché. Légal peut-être, mais non moins factice. Officiel, mais irréel. Une mascarade. La mariée n'était pas en noir mais portait un discret tailleur beige et peut-être un tout petit bouquet. Des papiers en règle, mais des âmes en compote. Un mois plus tard, je naissais, Clandestine... Personne ne devait savoir, et personne ne savait. Personne, dans les milieux d'affaires que fréquentait mon père, ni bien sûr parmi les instrumentistes avec lesquels il faisait de la musique de chambre, et surtout pas ses grands enfants. La consigne fut respectée à la lettre, et pour le malheur de tous. Pendant quatre longues années. Et puis, il y a eu la révélation de Butry.