Le narrateur, critique d’art et journaliste, se rend à Bordeaux afin de se documenter sur l’exil de Goya dans la capitale girondine,. Pendant son séjour, il noue une relation ambiguë avec la très distinguée Hélène Dubourg, commissaire adjointe de la future exposition Goya, hommage que rend la ville au peintre espagnol qui mourut en 1828. Ce retour dans la ville de son enfance coïncide avec la fugue inexplicable de son amie Natacha, qui, en le quittant sur les quais de la gare Montparnasse, lui a lâché ces mots énigmatiques : « Il ne faut jamais s’arrêter. »
Hasard du calendrier, Bordeaux est alors le théâtre du dernier grand procès du siècle, celui de Maurice Papon, accusé de crimes contre l’humanité. Les rumeurs et les remous que provoque cet événement amènent le narrateur à revivre la passion impossible et tragique qu’il partagea ici même adolescent, avec Jenny, la très jeune compagne de son père.
Les visions des désastres de la guerre qui avaient hanté Goya jusqu’à la fin de sa vie sont de nouveau d’actualité : en témoignent les récits insoutenables des survivants des camps. Entre ces deux faits apparemment fortuits – l’exposition Goya et le procès Papon -, le narrateur voit s’exprimer la pérennité de la violence et de la haine dans le monde.
Cherchant à assumer enfin son passé, il croira avoir trouvé en l’insaisissable Linda, une photographe très mode originaire des iles Sous-le-Vent, ce que quelque chose de plus fort que le désespoir, une toute neuve et inexplicable émergence de l’amour.