Que vaut la vie d’un flic dans une ville en guerre ? Chaque matin, c’est la question que se pose Zoubir El Mouss, alias Zouzou, ancien agent de la circulation qui rêvait d’une existence heureuse à regarder passer les « gazelles » aux carrefours d’Alger la blanche. Ses collègues, grands consommateurs de tranquillisants, Simon, Géloule et Karamel, ne sont pas mieux lotis. Tous les quatre sont maintenant serrés dans une Toyota, un huis-clos ambulant à l’image de leur vie. La peur au ventre, ils roulent en écoutant les instructions radio qui les dépassent. Leur fréquence est interceptée par les « fous de Dieu », les « coupeurs de têtes », qui possèdent des renseignements complets sur chacun d’eux. Mais ce qu’Azouz Begag fait défiler à cent à l’heure comme dans un rétroviseur, c’est le chaos d’un monde, le nôtre, la chronique de toutes les dictatures, d’où qu’elles soient, incarnées par ces policiers perdus qui se trompent de cible avant de mourir à leur tour.
Seul, peut-être, Zouzou s’en tirera…