Les deux proses de ce volume, diptyque crépusculaire conçu dans un même élan narratif, célèbrent deux figures emblématiques de la Renaissance : Dürer et Vésale, l'artiste et le savant, quasi contemporains puisque l'un voit naître Charles Quint et que l'autre le voit s'éteindre.
Pour l'un comme pour l'autre, il s'agit d'une parole ultime ou « testamentaire », qui suit le décès dans le cas de Dürer - sa servante alors a charge de conter la vie de son maître et se révèle à elle-même à mesure de l'avancée du discours - et qui précède la fin dans le cas de Vésale, ce dernier parlant en son nom propre et clamant sa vérité face à l'oubli de l'histoire.
Ainsi s'entend le tumulte des sorts illustres : écho puissant et imagé, silence grave des ateliers, rumeurs chuchotées des amphithéâtres de dissection. Dans leurs ultimes moments, les grands destins, prémonitoires, sonnent comme des catastrophes.