Les bêtes sortent des bois, les hommes partent combattre le feu, leurs femmes prennent des amants. Les jeunes gens ont du mal à dormir. Ils se lèvent la nuit et rôdent, l'âme en peine, attentifs au moindre bruit. C'est l'été 1960, des incendies de forêt ravagent le Montana.
Richard Ford a-t-il été l'un de ces adolescents insomniaques ? Probablement. Mais Joe, le narrateur et le héros de ce récit, doit beaucoup à Conrad et à Tourgueniev. Avec sa gaucherie et son énorme besoin de tendresse, il cherche ce qui, loin de le consoler, ne lui apportera qu'une sagesse amère : la lucidité.
Dans Une saison ardente, Richard Ford explore à nouveau une « Amérique privée d'histoire » (Salman Rushdie), sorte de no man's land moral peuplé d'êtres si démunis qu'ils ne parviennent plus à nommer leur douleur.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-Odile Fortia-Masek.