Tous les matins, Oliver s'enferme dans la lingerie pour écrire ses mémoires. Comme il est philosophe, il n'entend pas tomber dans l'anecdote. Mais ses résolutions sont de courte durée. Cédant à la tentation, voici qu'il nous apprend ce que nous brûlons de savoir : comment son ex-femme, Constance, l'a mis à la porte pour filer le parfait amour avec le jardinier ; pourquoi ledit jardinier est, à ses yeux, un incapable, un hypocrite et un lâche ; dans quelles conditions il a été privé de ses enfants, etc. Oliver se voit comme une victime. Toute son histoire le prouve : n'était-il pas, en quelque sorte, prédisposé au malheur ?
Mais, très vite, le lecteur éprouve des soupçons. Pour commencer, c'est dans la maison de Constance – où il a décidé de se réinstaller – qu'Oliver écrit ses mémoires.
Il se comporte en véritable tyran, intervient sans arrêt dans la vie de Constance et de son compagnon, bref, il est insupportable. Constance, qui a découvert le manuscrit caché dans une taie d'oreiller, entreprend alors, entre les lignes, de donner sa version de l'histoire.
Qui ment ? Qui dit la vérité ? Cette comédie délicieusement british s'avère être une fable cruelle sur les dangers de la vie familiale. C'est aussi un clin d'œil à la littérature postvictorienne et à L'Amant de Lady Chatterley, dont les audaces nous paraissent aujourd'hui bien sages.
Traduit de l'anglais par Dominique Kugler