« Maintenant c’est joué. L’hacienda, tu ne la verras pas. Elle n’existe pas. Il faut construire l’hacienda. » (Internationale Situationniste, n° 1, 1958)
Cloîtré dans un bunker, à la limite du Texas et du Nouveau-Mexique, Benjy visionne sans interruption des émissions de télévision dans lesquelles il croit reconnaître les signes d’une apocalypse annoncée.
Vol d’une arme dans un club de tir, déchéance d’une actrice de séries Z, théories sur la clochardisation de l’Occident, musée-clinique où on enferme des vedettes… tels sont quelques-uns des sujets qui défilent devant ses yeux et alimentent sa paranoïa.
Un de ses programmes favoris est une série intitulée L’Hacienda. On y perçoit les échos dénaturés d’un demi-siècle d’histoire de la contre-culture, où le stade final de la libération de l’individu semble coïncider avec la mise en place d’un système de surveillance et de coercition inédit.
L’Hacienda décrit un monde – le nôtre – où « les rêves sont devenus réalité, puis la réalité cauchemar ».