Quelque part en Grèce, sur la place d'un village "tellement pauvre qu'il n'a même pas de nom", vous croiserez le coiffeur Nectario qui rêve de devenir dompteur ; le docteur Panteleon qui, à défaut de diplôme, a affiché dans son cabinet un certificat de pêche ; le pope, soucieux du peu de ferveur de ses fidèles ; un visiteur aux cheveux gominés derrière un orgue de barbarie ; ou encore un homme squelettique qui arpente les rues, une carabine à l’épaule.
Au café, ils parlent du tremblement de terre, de la visite de l’évêque, de la fête célébrant la fin des moissons. Mais au-delà des petits secrets et menus larcins, il faut s’attendre au pire.
Avec ces Histoires infâmes, Panos Karnezis nous plonge dans un univers où se mêlent le grotesque et le sordide, le mystique et le réel. Une force presque satanique semble déchaîner une nature hostile. Mais ce village qui ne compte plus assez d’âmes pour figurer sur les cartes officielles a-t-il jamais existé ?
Du côté de Buzzati et de Borges, Panos Karnezis joue avec la mythologie grecque dont l’écho nous parvient encore, assourdi par les siècles.
Traduit de l’anglais par Diane Ménard