Vu d’en haut, tout semble parfait dans la vie de Jerry Battle. À ses heures perdues, ce descendant d’immigrés italiens survole dans son trois-places Cessna la jolie banlieue de Long Island où il habite.
Son fils Jack vit confortablement et sa fille Theresa se plaît dans son milieu intellectuel et universitaire. Seule ombre au tableau : Rita, avec qui Jerry a vécu vingt ans, vient de le quitter.
Lors de ses fiançailles, Theresa lui apprend qu’elle est enceinte, mais aussi qu’elle est atteinte d’un cancer qu’elle ne soignera pas. Jerry, expert dans l’art de la fuite, n’a plus le choix. Il doit se confronter à la réalité et s’impliquer pour sauvegarder ce qui peut encore l’être : les liens du sang.
En mouvements concentriques, comme dans un vol d’approche, Le Ciel de Long Island dévoile les pans d’une existence jusqu’à en cerner le point le plus vulnérable. À travers le portrait de cet homme dont on découvre la fragilité et les drames intimes, Chang-rae Lee éclaire le rêve américain dans ses moindres recoins. Styliste exceptionnel, il nous livre, dans la veine de Richard Ford ou de John Cheever, sa vision d’une Amérique dont l’identité ne cesse de s’effriter.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Lineker.