Dylan a cinq ans lorsque ses parents s’installent à Brooklyn. Ce sont les seuls Blancs du quartier. Son père, Abraham, un peintre conceptuel, passe ses journées dans son atelier. Sa mère est une gauchiste persuadée qu’il n’y a rien de tel que grandir dans la rue. Dylan apprend peu à peu les règles du quartier. Mais ce petit garçon blond et timide reste isolé parmi les gamins noirs et portoricains. Jusqu’à ce que Mingus s’installe près de chez lui. Élevé par son père, une pop-star oubliée accro à la cocaïne, Mingus est métis. Il prend Dylan sous son aile, le protège, l’initie aux comics, au graffiti, et plus tard au hip-hop, à la soul et la drogue. L’un est blanc, l’autre noir. Tous deux sont seuls dans cette ville dangereuse comme une forêt de conte de fées.
Forteresse de solitude est un livre sur l’enfance, le souvenir et la rédemption. C’est aussi une fresque de l’Amérique de la rue, depuis les années 70 où le choix de chaque vêtement, chaque disque, chaque mot est un acte politique dans la guerre larvée pour la conquête du quartier, jusqu’aux années 2000 où plus rien ne compte.
Porté par sa vision poétique, Jonathan Lethem passe constamment du réel à l’imaginaire, dans ce livre extraordinaire qui doit autant à Charles Dickens qu’à William Blake.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Adèle Carasso et Stéphane Roques.