Martin, un adolescent mutique, se débat avec l’éveil de son homosexualité. Cette découverte est bien plus qu’une torture intime, c’est une torture collective, qui fait de Martin de la chair à insultes, comme on dit à canon. Autour de lui, dans cette province perdue, il y a Madeleine, Solaap, Juliette, Paolo, Isabelle. À l’image de Martin, ils vivent leur sexualité sur le mode du fantasme et du désir avorté, jamais de la satisfaction.
C’est cette part d’ombre commune et secrète qui lie tous les personnages et les place au centre de tableaux éblouissants qui s’impriment d’autant plus durablement sur la rétine que leurs sujets bousculent et dérangent : la violence intime à l’œuvre dans la vie de chacun. Rythmé comme une tragédie classique, L’Œil du maître est un grand roman du tourment et de la fureur.