Traduit du russe par Bernard Kreise
Noël 2028. Les enfants accourent vers la place Rouge pour recevoir leur cadeau : un Kremlin en sucre, un objet éphémère soluble dans le thé, le symbole du nouvel État russe. Le lecteur plonge alors dans un monde où hologrammes, pelisses vivantes et robots cohabitent avec un ordre féodal qui divise la population entre les maîtres et les serviteurs, les opritchniks et les opprimés.
On retrouve dans Le Kremlin en sucre le mélange paradoxal d’archaïsme et de science fiction de Journée d’un opritchnik. Écrit avec la virtuosité propre à Sorokine, son imagination délirante et sa totale absence de censure, ce livre se lit comme une encyclopédie de l’âme russe, « un mélange de vodka, de neige et de sang – avec six cuillerées de sucre ».