Qu’est-ce qui peut conduire un banquier âgé de 78 ans, citoyen britannique et juif, à s’installer dans un palace d’Europe centrale pour une durée indéterminée ? Haffner est un homme à femmes, il ne l’a jamais caché, et son séjour dans ce spa luxueux devrait lui permettre de vérifier que son pouvoir de séduction est intact. Et puis, il y a la villa confisquée par le gouvernement local soixante ans plus tôt, et qu’il a pour mission de récupérer. Mais la véritable raison est ailleurs. Haffner est un éternel adolescent – il en a les appétits et la naïveté – et un libertin. C’est un déserteur qui s’efforce d’échapper à l’âge mûr et à ses maux – la gravité, le sens des responsabilités, l’expérience. Mais peut-on vraiment s’évader de sa propre vie ? N’est-ce pas un leurre de plus, une illusion que nous propose le Destin, comme une farce ultime avant la disparition définitive ?
Avec ce livre troublant, Adam Thirlwell tient toutes les promesses de son premier roman, Politique. Comique, érotique, imprévisible, L’Évasion s’inscrit d’emblée dans une tradition littéraire qui, de Tristram Shandy aux romans de Kundera, passe l’existence humaine au crible de l’ironie.
« Un roman dont l’humour est mélancolique, la mélancolie malicieuse et le talent impressionnant. » Milan Kundera
Traduit de l’anglais par Anne-Laure Tissut.