« Au début du mois de juin, William O’Connell, chef de la police de St. Louis, annonça son départ à la retraite et les membres du Conseil de la Police municipale, dédaignant les candidats soutenus par l’establishment politique, la communauté noire, la presse, l’Amicale des Agents et le gouverneur du Missouri, choisirent une femme anciennement attachée à la police de Bombay, en Inde, pour entamer un mandat de cinq ans à ce poste. Toute la ville fut atterrée, mais cette femme – une certaine S. Jammu – entra en fonctions avant que quiconque ait pu l’en empêcher. »
St. Louis (Missouri), dans les années 80. Autrefois prospère, la cité décline, au point d’être passée du rang de quatrième ville des États-Unis à celui de vingt-septième. L’élection inattendue de S. Jammu à la tête de sa police pourrait enrayer ce lent processus. Cette jeune femme charismatique et mystérieuse, qui doit à ses actions musclées une immense popularité, vient à peine d’installer son pouvoir lorsque la rumeur d’une sordide affaire de corruption déstabilise le Conseil municipal…
La Vingt-Septième Ville est le premier roman de Jonathan Franzen. Lorsqu’il paraît aux États-Unis, en 1988, ce livre marque d’emblée la volonté de l’auteur des Corrections de prendre ses distances avec l’autobiographie. Et son désir de se colleter avec la société américaine, dans toutes ses dimensions, publiques et privées. En recourant à la métaphore du complot politique, Franzen analyse magistralement la fin du rêve américain sous la forme d’une comédie noire.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-François Ménard.