Walter Benjamin aimait, dit-on, les jouets, les marionnettes, les objets minuscules. Et le « petit bossu » de la chanson. Dans Les Sœurs Délicata, qui est un drame en miniature, on trouve aussi toutes sortes d’objets étranges, des marionnettes, des corps déformés.
Est-ce un hasard ?
Sûrement pas.
Car ce roman bref et violent raconte comment, pendant la nuit de Noël, sept petites filles se trouvent confrontées à la disparition de tout ce qu’elles aimaient.
Avec grâce, et non sans cruauté, Geneviève Brisac reprend ici, sous un autre éclairage, certains des thèmes majeurs de son œuvre : la crainte de voir le monde commun s’effondrer le mystère du bien, qu’il faut faire « sans cesse, sans le dire et sans y penser ». Et la nécessité absolue de s’orienter dans nos vies « perpétuellement stables et instables, arrêtées et mobiles ».