À la suite du premier tome d’Histoires d’escrocs (La Vengeance par le crédit ou Monte-Cristo) et avant le troisième (sur L’Escroc à la confiance de Melville), Jean-Michel Rey explore le deuxième roman prémonitoire de l’économie politique actuelle et de sa psychologie.
Dans Les Buddenbrook (1901) de Thomas Mann – saga d'une famille allemande riche et de son déclin à partir de 1850 –, la fille, Tony Buddenbrook, épouse Benix Grünlich qu'elle n'aime pas, mais que sa famille trouve « bien sous tous rapports ». Il s'agit en fait d'un escroc qui saura tirer parti du nom et de la réputation de sa belle-famille, et signera la faillite des valeurs financières et morales des Buddenbrook.
Entre les petites affaires de famille – minuscules secrets et arrangements entre proches – et certains des mécanismes du capitalisme, les analogies sont frappantes – et à la suite de Thomas Mann, Jean-Michel Rey se fait le psychanalyste de la libido financière bourgeoise.