(Texte provisoire)
Septembre 1713. Juché sur une étique rossinante, la rapière au côté, Blasco de Castiglione, cour tendre et tête brûlée, entre dans Palerme. En quête du secret de sa naissance, il rencontre Don Raimondo de la Motta, qui a commis tous les crimes pour ceindre la couronne ducale, l'éblouissante et ténébreuse Donna Gabriella, le sbire Matteo Lo Vecchio, maître ès scélératesses, Violante, belle comme un rêve de pureté, le séduisant et mystérieux Coriolano della Floresta, et tout un petit peuple pittoresque et rebelle. Il rencontre aussi une ville de palais arabes, où se réunit la secte des Beati Paoli, dont l'idéal de justice sera défiguré par la mafia.
Il faut lire Natoli pour sa valeur locale et pour la lumière non négligeable qu'il jette sur des épisodes historiques ignorés, et qui ne semblent pas totalement étrangers à la réalité contemporaine de la Sicile... En ce sens, ses ascendants sont Alexandre Dumas et Eugène Sue.
Umberto Eco
Luigi Natoli naît à Palerme le 14 avril 1857. Il reçoit à trois ans son baptême politique : il est incarcéré avec toute sa famille à la prison palermitaine de la Vicaria. A l'annonce de l'arrivée imminente de Garibaldi, sa mère avait fait endosser à tous la chemise rouge. Ils furent donc tous arrêtés et leurs biens confisqués et brûlés. A 17 ans il écrit dans des journaux, à 23 ans il enseigne l'histoire dans différents lycées italiens. Il publie une Histoire de la Sicile qui fait autorité, puis sous le pseudonyme de William Galt écrit plus de vingt-cinq romans d'abord parus en feuilletons dans le Giornale de Sicilia et connaît une gloire littéraire populaire semblable à celle de Alexandre Dumas ou de Michel Zevaco.