(Texte provisoire)
L'affrontement des caractères est ici porté à l'incandescence : dans le heurt entre frère Benedetto, redevenu Coriolano de la Floresta, le chef de la secte qui, en ce milieu du xviiie siècle, exerce toujours son pouvoir occulte sur Palerme, et Blasco de Castaglione, le compagnon de sa jeunesse ; dans la lutte sans merci qui oppose dans la famille Albamonte le grand-père et le petit-fils ; dans les batailles que doit mener Cesare, l'orphelin, pour reprendre la couronne ducale et enlever Giovanna, séquestrée par sa mère ; dans l'amour désespéré de l'angélique Mariantonia. Mais ce dernier tome, plus encore que les autres, est traversé par le vent de l'Histoire, et un personnage passe au premier plan : le peuple de Palerme, avec son parler, ses petits métiers, son sens du grotesque et du sublime, son amour de la liberté. Après tant de duels, de chansons, de chevauchées et d'intrigues, il ne fallait rien de moins qu'une révolution pour conclure le plus fameux des romans historiques siciliens.
Amateurs d'épopées romantiques et de feuilletons romanesques dans la veine bondissante d'Alexandre Dumas, précipitez-vous sur cette somme d'aventures où l'histoire de la grande île au début du xviiie siècle défile à train d'enfer, avec ses intrigues de cour, ses révoltes, ses justiciers au grand cour comme ce Blasco de Castiglione, tout droit sorti de la cuisse de D'Artagnan ou de Cyrano. Un chef-d'ouvre du genre et une lecture indispensable pour tous ceux que fascinent la culture sicilienne, ses traditions et ses mystères.
Philippe Nourry, Le Point
Luigi Natoli naît à Palerme le 14 avril 1857. Il reçoit à trois ans son baptême politique : il est incarcéré avec toute sa famille à la prison palermitaine de la Vicaria. A l'annonce de l'arrivée imminente de Garibaldi, sa mère avait fait endosser à tous la chemise rouge. Ils furent donc tous arrêtés et leurs biens confisqués et brûlés. A 17 ans il écrit dans des journaux, à 23 ans il enseigne l'histoire dans différents lycées italiens. Il publie une Histoire de la Sicile qui fait autorité, puis sous le pseudonyme de William Galt écrit plus de vingt-cinq romans d'abord parus en feuilletons dans le Giornale de Sicilia et connaît une gloire littéraire populaire semblable à celle de Alexandre Dumas ou de Michel Zevaco.