« Nous devons faire passer l’expérience atroce de la
catégorie de l’histoire à celle de l’art », écrit Aharon Appelfeld à propos des nombreux témoignages suscités par la Shoah. Sans négliger la valeur historique de ces témoignages, il nous rappelle que « seul l’art a le pouvoir de sortir la souffrance de l’abîme. » Car la vérité propre à l’oeuvre est indissociable d’une expérience subjective.
L’Héritage nu (Au-delà du désespoir), qui rassemble trois conférences prononcées à l’université Columbia, a fait
l’objet d’une première édition dans une traduction de l’anglais effectuée par Michel Gribinski (L’Olivier, 2006). La présente édition propose une version révisée par Valérie Zenatti à partir du manuscrit original en hébreu dont une partie a été retrouvée. Elle est par ailleurs augmentée d’une postface inédite de Frédéric Worms, qui met en perspective les enjeux philosophiques et littéraires de ces conférences avec l’ensemble de l’oeuvre d’Aharon Appelfeld.