La prolifération des images a un envers, ou une zone sombre : leur destruction constante, indispensable à leur constante recréation. Après L’Engendrement des images en bande dessinée (dirigé par Henri Garric dans la même collection), ce livre se penche sur une série d’oeuvres majeures de la bande dessinée contemporaine, de Batman à Edika en passant par Enki Bilal, Alison Bechdel, Marc-Antoine Mathieu ou Guido Crepax, pour y étudier le lien profond entre création et destruction des images.
Du découpage au cadrage en passant par l’ellipse, la bande dessinée dispose de moyens esthétiques propres pour traiter de la destruction. Jeunes chercheuses et chercheurs et spécialistes internationalement reconnus (Thierry Groensteen, Benoît Peeters, Denis Mellier) décrivent ici de quelle manière ces outils permettent à la bande dessinée de traiter visuellement le thème de la destruction (au sens physique, psychologique, social ou historique), mais aussi de représenter concrètement dans ses pages la destruction des images elle-même : la bande dessinée contemporaine se révèle ainsi capable de construire une véritable réfl exion consciente sur la destruction des images.