En avril 1896, sous l'impulsion de quelques visionnaires, dont Pierre de Coubertin, les Jeux olympiques, créés en 776 avant notre ère et abandonnés au début de Ve siècle après Jésus-Christ, renaissent à Athènes. Après de longues hésitations, l'année 1924 ouvre l'ère des Jeux olympiques d'hiver dans les Alpes, à Chamonix. Saint-Moritz, Lake Placid, Garmisch-Partenkirchen, Oslo, Cortina d'Ampezzo, Squaw Valley, Innsbruck, Grenoble, Sarajevo, Albertville, Lillehammer, Nagano, Salt Lake City et enfin Turin en 2006 : ces noms prestigieux égrènent une litanie à la gloire de la glisse et de la neige. Avant même que les athlètes ne s'affrontent, des enjeux financiers colossaux font de ces Jeux d'hiver une compétition politique internationale. Car, ne nous y trompons pas, avant le sport, c'est d'abord d'économie qu'il s'agit. Pour ne prendre qu'un exemple alpin, la ville de Grenoble a connu un développement considérable à partir de 1968. Toute une économie du sport d'hiver mais aussi de la communication trouve là une vitrine exceptionnelle. Les techniques et matériels des pratiques sportives se forgent à ce banc d'essai où les meilleurs s'affrontent. Architecture des stations, construction des infrastructures nécessaires à l'accueil des sportifs et du public, voire créations artistiques et réhabilitation du patrimoine montagnard, c'est toute l'activité d'une région qui se met à tourner à plein régime pour accueillir les Jeux. Sans oublier les retombées touristiques à venir mais aussi les implantations d'entreprises, corollaire de ce puissant coup de projecteur. Et surtout les athlètes, dont la gloire porte sur les cimes toute la richesse du monde.