La montagne a généré un habitat particulier. Aujourd'hui, ce patrimoine bâti montagnard est menacé par la pression foncière et la banalisation architecturale. Il est urgent d'imaginer les modèles de développement urbanistique de la montagne de demain. L'occupation des Alpes s'est accomplie à un rythme très lent. De nombreux obstacles expliquent la lenteur de cette conquête : la difficulté de s'implanter sur de fortes pentes boisées et les causes surnaturelles (avalanches ou glissements de terrain). Toutefois, la plus déterminante des explications réside dans l'adaptation d'une activité agraire mixte, propre à la plaine, à une économie de montagne où l'élevage des animaux devient dominant. Il a fallu concevoir un habitat adapté au stockage de grandes quantités d'herbe pour les longs hivers où bêtes et gens sont confinés à l'intérieur. Cette économie traditionnelle millénaire, a volé en éclat avec les nouveaux usages de la montagne qui se sont développés depuis un siècle. Si les stations d'altitude créées ex nihilo ont fait l'objet, avec plus ou moins de bonheur, d'une certaine recherche d'intégration à l'environnement naturel, il n'en va pas de même, loin s'en faut, de l'extension des villages existants, à quelques exceptions notables. La conservation du patrimoine architectural et une réflexion sur les manières d'habiter la montagne à l'avenir sont pourtant des devoirs des populations alpines.