L’amitié n’est pas uniquement un motif littéraire sentimental et touchant. Elle n’est pas non plus seulement un thème de prédilection pour les moralistes en quête de considérations édifiantes. L’amitié occupe une place centrale dans la vie humaine et c’est pour cette raison qu’elle constitue un objet philosophique à part entière.
Dans les Livres VIII et IX de l’Éthique à Nicomaque, Aristote lui restitue son épaisseur conceptuelle en procédant à son étude systématique. Et l’analyse de cette notion conduit le Philosophe aussi bien à des problèmes liés à l’intersubjectivité qu’à des questions de science politique et d’économie. Comprendre pour quelles raisons et de quelles façons les hommes sont liés les uns aux autres, voilà l’objectif, pour le moins ambitieux, que se fixe ce texte aussi complexe que rigoureux.