Quelle est cette puissance d’universalité, de vérité, d’équité, que nous nommons la « raison » ? La validité d’une si merveilleuse possession humaine n’a rien de naturel, mais s’inscrit dans une « histoire de la raison pure » que Kant avait ébauchée. Un étonnant chassécroisé a lieu du XVIIe siècle à nos jours, où l’on voit d’un côté le rationalisme ontologique s’affaiblir en rationalisme transcendental, de l’autre l’empirisme sensualiste s’affaiblir en empirisme logique.
On comprend mieux ensuite la tension pratique qui s’installe entre une éthique raisonnable et une morale rationnelle.