1968, Henri Lefebvre publie Le droit à la ville : deux mois avant les émeutes de mai l’ouvrage devient vite un « manifeste ». Il s’inscrit dans un climat marqué par l’urbanisme fonctionnaliste, la fin de la ville industrielle, son éclatement en banlieues et périphéries. Les années suivantes confirmeront l’émergence de cette nouvelle réalité, l’urbain. De cette société urbaine en formation Henri Lefebvre espère voir émerger un nouvel horizon plus favorable à l’homme. Le thème est au cœur de son ouvrage et se traduit par la recherche d’un droit nouveau : « le droit à la ville ».
Le rappel du contexte et des débats intellectuels ayant accompagné cette réflexion permet de comprendre les étapes qui ont jalonné, en France, la constitution d’une pensée sociologique de l’urbain. Henri Lefebvre va anticiper les mutations sociales et spatiales étudiées par les travaux contemporains. Le droit à la ville trace des pistes permettant de rendre compte de cette évolution. Il permet de penser la ville actuelle et l’urbain comme problèmes du monde moderne.