Paysage ? Le mot est difficile à cerner tant il embrasse de concepts. De représentation dans la peinture de la Renaissance, il s'est élargi aujourd'hui jusqu'à l'imaginaire. Qu'on pense aux paysages politique ou audiovisuel ! Mais pour les géographes, après avoir été une combinaison de facteurs naturels (vision réductrice s'il en fut), il est devenu un lieu marqué par la présence de l'homme et par voie de conséquence éminemment transformable et évolutif. On aura compris qu'en ce début de troisième millénaire le paysage naturel n'existe pas. C'est donc bien d'un patrimoine marqué par la présence de l'homme qu'il s'agit. Les parcs nationaux mais surtout les parcs naturels régionaux ainsi que leurs équivalents des pays de l'arc alpin, créés en nombre depuis trois décennies, ont été des laboratoires vivants d'expérimentation de l'impact des activités humaines sur le milieu et son évolution malheureuse ou harmonieuse. Vivre et travailler au pays (suivant le mot célèbre des années soixante) sans tuer la poule aux oeufs d'or que représente une nature préservée et respectée, tel est l'enjeu qu'incarnent les paysages de montagne aujourd'hui. Développer sans détériorer, cet objectif reste plus actuel que jamais et inclut la notion complexe de durabilité. Chacun sur le terrain mesurera la difficulté d'atteindre et de maintenir cet équilibre périlleux entre écologie et économie.